Qui sommes-nous ?

L’Association Guy Renard, reconnue d’utilité publique, est née le 10 mars 1943. Traditionnellement, elle regroupe les anciens et actuels patients de la fondation Santé Étudiants de France.

Aujourd’hui, l’Association poursuit son action plus largement en direction des lycéens, des étudiants et des jeunes travailleurs de 15 à 25 ans, malades ou en situation de handicap. Nous les aidons et les informons sur leurs droits, dans divers domaines : santé, enseignement et formation, protection sociale…

En constante évolution et à l’écoute des besoins, l’Association Guy Renard met toute en œuvre pour répondre aux attentes des jeunes et proposer des solutions adaptées à leurs problématiques, d’où la diversité et le développement de ses activités et la concrétisation de projets institutionnels tels que les logements relais.

Parallèlement, l’Association Guy Renard s’investit dans la promotion de la culture à l’hôpital et la défense des droits des patients en collaboration avec ses partenaires et de nombreux collectifs associatifs.

Le Conseil d’Administration

Guy Renard, un nom tout trouvé

Pour trouver le nom de l’association, le Docteur DOUADY, Directeur de la Fondation Sanatorium des Etudiants de France, sollicita Edouard PERROY, un Professeur d’histoire du Moyen Age à la Sorbonne. L’époque n’était pas favorable aux expressions de sanatorium, de tuberculose ou d’anciens malades pour une Association appelée à travailler en faveur de l’insertion sociale et professionnelle de ses adhérents. Aussi le Docteur DOUADY suggéra-t-il que l’on trouve un personnage historique mêlé à la vie des étudiants malades.

PERROY privilégia le Moyen Age, époque de naissance de l’Université, et le Paris de Philippe Auguste qui voyait affluer de nombreux étudiants, attirés par des maîtres prestigieux mais dont beaucoup étaient dans une détresse matérielle. Dans sa quête, le chercheur tomba finalement sur un acte de juin 1287 par lequel l’Evêque de Paris approuvait le testament de Maître Guy RENARD, Médecin du Roi de France Philippe III le Hardi, qui léguait une somme non négligeable de 15 livres aux pauvres escholiers du Collège des Bons Enfants de la Paroisse Saint-Médard (devenue aujourd’hui Saint Nicolas du Chardonnet).

Du reste, nous ne savons pas grand chose de Guy RENARD. Raison de plus pour invoquer son patronage et reprendre à notre compte son initiative pour fonder, plus de 650 ans après, une action comparable en faveur des étudiants. Dans cette œuvre prolongée, tout était à écrire et l’Association s’y emploie depuis maintenant 70 ans. A écrire et même à dessiner, puisque FLIP a été jusqu’à esquisser le portrait supposé de ce grand homme.

Flip et son héritage

Né en octobre 1917 à Chaumont en Haute-Marne, Flip, de son vrai nom Jean Philippe, était le fils cadet d’un cheminot et d’une brodeuse. Dès quinze ans il prend conscience de l’avenir médiocre qui l’attend et décide de se créer une vie indépendante, sans contrainte extérieure. Se souvenant qu’il était le meilleur en dessin à l’école, il envisage de devenir dessinateur. FLIP commence d’abord par s’inscrire aux cours municipaux de dessin avant de faire ses débuts dans un quotidien local et départemental pour lequel il réalise caricatures, illustrations et reportages. A l’âge de 17 ans, il couvre le procès Soclay, un événement judiciaire considérable à l’époque.

Son professeur de dessin, pressentant que le jeune Jean PHILIPPE pouvait faire carrière, fera les démarches nécessaires auprès du Maire et du Préfet pour lui faire obtenir une bourse et des prêts d’honneur afin qu’il puisse étudier à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris. Deux mois plus tard cependant, il contractait la tuberculose et débarquait au Sanatorium des Etudiants à Saint-Hilaire du Touvet où il va rester de 1938 à 1941.

Le sanatorium est une vraie chance pour lui : enfin des conditions de vie normales ! Une chambre, la croûte assurée et finalement une guérison. C’est aussi l’accès à la culture et le contact des autres malades de toutes disciplines intellectuelles mais encore la visite aux étudiants de nombreuses personnalités venues du monde universitaire, de la politique, philosophes, hommes de science ou de lettres, musiciens, comédiens venus de Grenoble et d’ailleurs.

Flip en profite pour faire des croquis, des portraits de camarades, des articles et décors de théâtre. Toute cette activité aboutit en avril 1939 au Salon des Etudiants à Grenoble, dans l’ancien rectorat. André Farcy, le Conservateur du musée lui consacre un article élogieux dans le « Petit Dauphinois », préludant à une exposition personnelle à la Galerie Ferroglio. FLIP participe également à la décoration du local de l’Association Générale des Etudiants. Il intégre enfin l’équipe du Journal Ric Rac aux côtés de Peynet, Carrizey, Jean Effel, Dubout, etc. C’est l’âge d’or des dessinateurs. Titulaire d’une carte de presse (qu’il a toujours gardée et dont il est très fier), il illustre dans « Présent », édité à Lyon, quelques contes et surtout le roman de Colette « Gigi » publié en exclusivité en feuilletons. Plus tard, il reviendra en Périgord où il gagnera sa vie en créant des modèles de jouets en bois. Il décore également des salles de certains sanatoriums comme celui de Neufmoutiers-en-Brie.

FLIP s’est éteint le 5 octobre 2004, à 87 ans. Les dessins qu’il a réalisés pour notre Journal de Renard depuis plus de 50 ans vivront encore longtemps.

Il a contracté son nom de PHILIPPE en FLIP « pour signer plus court ».