Tout savoir sur le dossier médical partagé

Alors que la communication autour du dossier médical partagé va bon train, l’Association Guy Renard vous propose de revenir sur cet outil qui n’a rien de neuf puisqu’il dort dans les tiroirs depuis près de quinze ans sans jamais parvenir aux objectifs. S’il n’a pas su véritablement s’imposer jusqu’ici, l’actuel gouvernement compte bien y remédier et faire de ce carnet de santé numérique une évidence à l’image de la carte vitale, dont l’usage est pleinement entré dans nos habitudes.

Reste à savoir ce qu’est précisément ce DMP, ce qu’il contient, à qui il s’adresse, quels sont ses avantages et ses limites. On fait le point.

Le dossier médical partagé pour tous

L’objectif affiché de 40 millions de DMP créés en cinq ans laisse vite entrevoir qu’il concerne chacun d’entre nous, majeurs comme mineurs, bien portants comme malades, absolument tous ceux et toutes celles qui le souhaitent et qui sont affilié(e)s à la Sécurité Sociale. La création de son DMP n’est donc pas une obligation, les remboursements des soins continueront d’être pris en charge de la même manière a précisé l’Assurance Maladie. Mais alors pourquoi se décider à mettre toutes ses informations confidentielles en ligne si nous n’y sommes ni contraints par la loi, ni par le porte-monnaie ?

Améliorer la prise en charge des malades et mieux coordonner les soins

Le DMP centralise toutes les informations médicales qui nous concerne. Il est la mémoire vive de notre historique sanitaire. On y trouve les comptes-rendus hospitaliers et radiologiques, les résultats d’analyse biologique, les antécédents et allergies, les actes importants réalisés et enfin, les médicaments qui nous ont été prescrits et délivrés… bref toutes les informations utiles à la bonne prise en charge du malade, hiérarchisées et synthétisées en un seul lieu. Cet outil devrait donc faciliter le travail des professionnels de santé autant que la vie de ses utilisateurs, qui n’auront plus peur d’égarer un document important…sauf si ces derniers décident tout simplement de ne pas le diffuser…

Un outil personnalisable à l'envie

Force est de constater que publier ses informations médicales en ligne n’est pas une évidence, tout du moins pas encore, les échecs précédents du DMP en sont la preuve. Cette fois-ci, l’utilisateur a la main mise sur ce qu’il souhaite partager ou pas. A tout moment, ce dernier peut ajouter ou masquer un document, gérer les accès à son DMP en supprimant une autorisation ou même en bloquant un professionnel de santé par exemple. Seul le médecin traitant a accès à l’intégralité du DMP de son patient. Il est enfin possible de demander sa fermeture quand bon nous semble. Si offrir une telle liberté dans l’utilisation de ce nouvel outil est une idée qui parait séduisante de prime abord, il reste que l’on est en droit de s’interroger sur son intérêt réel.

Une efficacité relative

Pour fonctionner au mieux, est-ce opportun de donner une telle liberté d’usage aux détenteurs d’un DMP ? Est-ce le patient lui-même le mieux habilité à gérer ou interdire les accès à des documents médicaux à des praticiens qu’il consulte pour des problèmes de santé plus ou moins graves ? Si la démocratie sanitaire s’impose de plus en plus à notre système de santé qui accorde désormais une attention accrue au patient et le considère comme acteur de ses soins, il convient de ne pas nier l’expertise des professionnels de santé et ne pas la compromettre. Dans une certaine mesure, la non-divulgation volontaire de certains documents à un praticien pourrait sans doute nuire à la bonne qualité de la prise en charge d’un patient.

Des professionnels de santé à convaincre

Le succès de cet outil repose, il est clair, sur les professionnels de santé. Pharmaciens, Infirmiers, Médecins traitants sont fortement encouragés à créer des DMP à leurs patients, notamment à ceux maîtrisant plus ou moins bien l’informatique ou ne disposant pas de connexion Internet. Des incitations financières ont même été mises en place, rémunérant les Pharmaciens 1 euro par DMP créé. Il demeure que les Médecins, déjà surchargés de travail, restent à convaincre. Ils sont pourtant le pilier de la réussite dans la mise en place de ce nouvel outil en santé.

 

A l’ère du tout numérique, le DMP apparaitra comme une excellente innovation pour celles et ceux qui égarent régulièrement leur carnet de santé ou tout autre document médical utile, qui ne craignent pas de stocker leurs données personnelles en ligne, qui disposent d’une connexion Internet efficace. Pour d’autres, le lancement de ce service posera question : gestion exclusive du DMP par le patient, surcharge administrative, création de DMP contre rémunération… A vous de juger et de vous créer, ou pas, votre DMP…

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