EMEVIA* a publié sa dernière enquête en 2013, révélant une nette augmentation de la consommation d’alcool en particulier, de tabac et de cannabis, sur un panel de plus de 6000 étudiants âgés de 18 à 25 ans.
A partir de ces résultats alarmants, l’Association Guy Renard souhaitait mettre en exergue le lien étroit entre cette hausse des conduites addictives chez les étudiants et les risques importants, méconnus ou minimisés, auxquels ceux-ci s’exposent précocement, en matière de santé (mentale et/ou physique).
Car si notre association a pour vocation la défense des droits des étudiants malades ou en situation d’handicap et leur accompagnement, nous nous donnons également la charge et le rôle d’ « acteur éducatif » auprès des jeunes, afin de prévenir de la maladie lorsque celle-ci peut-être évitée par une simple connaissance des risques et prise de conscience.
Nous vous détaillerons donc dans cet article les problèmes psychiques et physiques causés par la consommation d’alcool et sa prise précoce.
L’ augmentation de la consommation d’alcool chez les étudiants
La consommation d’alcool chez les étudiants suit une tendance à la hausse. En 2013, 39,5% d’entre eux déclarent avoir consommé de l’alcool 2 à 4 fois par mois alors qu’ils étaient 36,3% en 2011. Seuls 13 % des étudiants déclarent n’avoir jamais bu d’alcool, ils étaient 16,5% en 2011. Au total, 66,7% se déclarent buveurs en 2013 alors qu’ils étaient 59,7% en 2011.
Le plus alarmant étant que 72,2 % des étudiants consommateurs d’alcools ne ressentent pas le besoin de diminuer leur consommation, y compris chez ceux qui savent qu’ils font des excès.
Or, Une consommation excessive et / ou prolongée d’alcool peut provoquer de graves problèmes physiques et psychiques. Parfois l’alcool en est la cause directe, parfois il agit indirectement ou aggrave les affections.
Les problèmes physiques et maladies dues ou aggravées par l’alcool
- Atteinte hépatique, cirrhose du foie ;
- Hypertension ;
- Problème cardiaque, anémie ;
- Diabète ;
- Dommages musculaires (consommation en grande quantité) ;
- Altération du taux de fertilité des hommes et des femmes.
- Risque de cancer plus élevé : Cancer du sein chez les femmes : boire chaque jour un verre standard d’alcool augmenterait les risques de cancer de 7 à 9% , Cancer du gros intestin et du rectum chez les hommes (pour une consommation de+ de 3 verres standard / jour) , de la bouche , du larynx et de l’œsophage surtout chez les gros buveurs qui fument également beaucoup)
Les problèmes psychiques provoqués par la consommation d’alcool
- Troubles de la mémoire en général à court et à long terme (oublis, « blackout ») ;
- Diminution des facultés intellectuelles : la personne réfléchit aussi plus lentement, s’oriente moins facilement et ses facultés d’adaptation diminuent. En bref, c’est l’intelligence elle-même qui se dégrade.
- Comportement agressif et impulsion chroniques (besoin maladif d’alcool, addiction) ;
- Syndrome de Korsakoff : les lésions cérébrales dues à une consommation excessive d’alcool de longue durée en combinaison avec des carences systématiques en vitamine B1 sont irréversibles. La plus grave de ces lésions est le syndrome de Korsakoff présentant les caractéristiques suivantes : troubles graves de la mémoire à court et long terme : la personne ne retient plus les informations récentes ou passées depuis longtemps ; troubles de l’humeur, angoisses ou des crises de panique avec parfois des périodes d’euphorie… ) ;
- Mélancolie passivité, dépression : si beaucoup de personnes utilisent l’alcool pour « oublier leurs problèmes », une fois les effets de l’alcool dissipés, les problèmes subsistent et suscitent ou aggravent une dépression.
La consommation d’alcool comme « médicament » devient alors un cercle vicieux, procurant une évasion « temporaire » et à la fois un véritable gouffre psychologique à long terme.
*EMEVIA, premier réseau français de mutuelles étudiante de proximité